mercredi 3 avril 2013


Editorial Wallonie Libre 20/03/2013


En regardant notre vie de Belges aujourd’hui, force est de constater, qu’être Belge n’est pas un nom facile à porter.

Nous avons tous que notre pays est en décomposition. Et pourquoi dis-je encore notre pays ? Parce qu’il le faut bien, sur ma carte d’identité, il est encore écrit nationalité belge. Alors !

Pourtant, nous le savons, la Belgique est un pays artificiel, créé par d’autres dans un but purement égoïste mais pas pour notre bien à nous Wallons. Je veux seulement dire par là que, dès le départ, nous étions perdants.

En 1890, ce n’est donc pas d’hier, les revendications flamandes se font de plus en plus pressantes. Un premier congrès wallon, présidé par Edouard Termonia (1847-…), se tient les 20 et 21 juillet. En son point n° 4, on y trouve le texte suivant : « N’y aurait-il pas lieu de réclamer énergiquement le retrait immédiat des mesures favorisant les flamands dans les examens d’admission ou de promotion aux emplois publics civils ou militaires ? ».

Le virus de l’injustice mine la santé de la Belgique. Le Mouvement flamand l’a bien compris et la NVA fait croire à son peuple qu’il est victime et que la Wallonie profite injustement de la Flandre. La réalité est toute autre. Le point 4 du premier Congrès wallon est profondément vrai de nos jours. Nous l’avons maintes fois, depuis de très nombreuses années, dénoncé, répété, publié dans notre périodique sans pour cela émouvoir nos représentants aveuglés par les discours mensongers, soufflés par un vent venant du Nord dominateur et méprisant.

L’esprit orgueilleux de certains politiques flamands les pousse jusqu’à affirmer, sans complexe, qu’il faudra bien qu’un jour que les Francophones admettent qu’il faut se pliez à la loi du nombre qui, pour eux, est la vraie démocratie.

En ce Royaume de Belgique, dirigé par une Flandre despote, arrogante, jamais satisfaite, les injustices vis-à-vis de la Wallonie sont légion et malheureusement masquées par une presse belgicaine irresponsable.

Après le Général De Gaulle, disant qu’un peuple opprimé par un autre a le droit de se défendre et même le devoir de se battre contre l’oppresseur, Stéphane Hessel, grand résistant au nazisme, qui vient de nous quitter à 95 ans, publiait en octobre 2010 son « appel » de 32 pages au combat contre les injustices dans le monde par le célèbre « Indignez-vous ! » diffusé dans 35 pays et vendu à quelques 4,5 millions d’exemplaires.

Il n’y parle pas, bien sûr, de la Wallonie mais le principe de l’insurrection pacifique et la nécessité d’agir pour changer les choses est un devoir humanitaire. Il n’est pas permis de laisser la bride sur le cou de ceux qui, pour leurs intérêts égoïstes, assoiffés de pouvoir, ne respectent pas les élémentaires droits de l’Homme et foulent aux pieds nos valeurs fondamentales d’égalité, de fraternité et de liberté.

Petit fait parmi tant d’autres, Monsieur Jan Peumans, NVA, Président du Parlement flamand, refuse la « Fédération Wallonie-Bruxelles » dénomination contestée par les partis flamands car celle-ci n’est pas inscrite dans la Constitution disent-ils. D’accord, mais la région de Bruxelles est elle bien inscrite dans la Constitution que la Flandre a signée mais ne veut pas reconnaître cette Région bruxelloise. Cherchez l’erreur ! L’erreur c’est que la Flandre se croit tout permis et n’en fait qu’à sa tête. Rappelons que les deux Régions ont conclu un accord de coopération le 7 décembre 2012.

Mr Peumans, mêlez-vous de ce qui vous regarde ! Mr Peumans, gérez votre Flandre comme vous en avez envie, cela ne me regarde pas, mais taisez-vous. Je ne suis pas indigné, je suis dégouté, on touche là le énième fond.

Pour ma part, je considère qu’il faut être de ceux qui s’indignent pour oser se présenter au poste de représentant du peuple et de responsable de la vie des citoyens.

A nos élus, les 32 pages de Stéphane Hessel sont à méditer et à appliquer dans le domaine restreint de la Belgique au bénéfice du citoyen wallon.

J.F.A Dupont
Lettre au Ministre-Président de la Wallonie du 10 janvier 2013,


Monsieur le Ministre –Président,


Toujours à l’initiative lorsqu’il s’agit de promouvoir une Wallonie ouverte sur l’Avenir, visible et attrayante, le Mouvement WALLONIE LIBRE ne cesse de réfléchir à des outils, symboles, signes, pour illustrer cette Wallonie et lui donner le retentissement et l’envergure qu’elle mérite, et dont elle aura sans aucun doute besoin à l’avenir. Un avenir qui, pour nous, vous vous en doutez, ne peut que porter les couleurs généreuses de la Wallonie. C’est là la mission première que nous nous assignons, face aux tenants d’un repli sur un passé belge unitaire aussi illusoire que révolu, ou aux apôtres du repli ethnique, racial voire raciste, uniquement mû par la jalousie, l’envie ou le rejet du voisin ; nous voulons une Wallonie affirmée, assumée, reconnue, pleinement vécue dans les 253 communes wallonnes, par l’ensemble des citoyens qui y résident, et, nous l’espérons, véhiculant cette image positive et dynamique autour d’eux, dans leur quotidien, dans leurs contacts avec les voisins au sens large, lors de leurs déplacements à l’étranger, en vacances. Nous voudrions, comme vous, que le citoyen éprouve la fierté de son lieu de vie et se plaise à le transmettre.

Aussi, pour aboutir à un pareil constat, et à des propositions qui peuvent faire bouger les lignes, nous sommes allés voir ce qui faisait de positif ailleurs, et nous avons été séduits par quelques initiatives, assez transposables chez nous.

Nous avons particulièrement remarqué les actes posés par les entrepreneurs et les responsables des régions voisines et amies françaises, à savoir la Franche-Comté, la Normandie, la Bretagne et la Savoie, actes susceptibles de nous inspirer.

Ainsi, la Franche-Comté met-elle à la disposition des touristes et de ses propres citoyens toute une collection de livres et de brochures, dûment estampillés par la Région, dans la moindre petite surface de village, comme nous avons pu le constater par un heureux hasard dans un petit INTERMARCHE à la sortie de Besançon. Ces productions mettent en valeur des traditions, des patrimoines, des grands noms, des lieux emblématiques qui font la renommée de cette superbe région.

Nous avons également noté que cette démarche identitaire –non revendicative- était de mise l’été dernier au sein de la caravane du Tour de France par cette même région, de même que par sa voisine suisse du Jura, et par le Luxembourg. Nous sommes certains que ceux-ci n’eurent pas à regretter ces initiatives !

Côté Normandie, nous saluons la volonté de valorisation du terroir par le biais de la gastronomie, oh combien symbolique et appréciée, qui, sous le label « Produit de Gourmandie », met en avant le Calvados, le Pommeau, le Camembert et bien d’autres saveurs locales. Ce type de valorisation nous paraît plus que judicieux, ayant le mérite de donner une image positive des produits de cette région, en les associant à la notion de saveur, de qualité et de goût. Côté Normandie, nous saluons la volonté de valorisation du terroir par le biais de la gastronomie, oh combien symbolique et appréciée, qui, sous le label « Produit de Gourmandie », met en avant le Calvados, le Pommeau, le Camembert et bien
Nous ne pouvons que nous réjouir lorsque nous constatons combien, dans nos supermarchés même, cette valorisation de nos régions voisines passe bien : citons simplement les produits « Reflets de France » développés chez Carrefour, ainsi que la marque « Excellence Bretagne » développée depuis peu chez Intermarché, avec son cidre et ses palets bretons, entre autres… Les clients sont attirés, fidélisés, ils associent de fait la région visée à la notion de qualité, et surtout, ils peuvent aisément identifier le produit à son origine locale.

Même constat pour la « Marque Savoie », que l’on ne trouve hélas pas chez nous, mais sur place, et qui permet au « 74 » de se mettre en avant et de promouvoir son terroir et ses richesses. Son patrimoine naturel et alpin aussi, puisque la marque se fait forte de conquérir les enfants, leur offrant au travers de ses bornes dans les supermarchés, mais aussi dans ses maisons de Pays et Offices de Tourisme, de sympathiques carnets de coloriage, de jeux, de puzzles, de gadgets divers estampillés de la petite marmotte dont la Savoie a fait son symbole fort. Nous ne pouvons dès lors nous empêcher de faire le lien avec le petit coq dynamique Wally dont la Wallonie a fait un temps son accroche à destination des enfants. Ce coq séduit toujours les enfants par son graphisme sympathique. Mais il en va de même pour le coq de Paulus, qui attire toujours les enfants, tant par sa couleur éclatante que par son dessin élégant : NOTRE COQ PLAIT !!! Et attirer les enfants en la matière, c’est pour nous important : ce sont les citoyens wallons de demain !

Mais nous savons que votre entreprise de « branding » y sera particulièrement attentive ! Nous savons aussi quels efforts, exemplaires, fournissent tant l’Office des Produits Wallons, que l’APAQ-W, via leur périodique « Wallonie Nouvelle », ainsi que via la campagne « Wallonie des Saveurs », que nous saluons et dont nous n’avons de cesse de faire la promotion. Nous avons déjà en ligne de mire la campagne du « Salon des Vins Wallons », et nous n’hésitons pas à en faire la promotion maximale autour de nous, notamment via ce périodique, voire lors des cadeaux de fin d’année et la mise à l’honneur de l’un ou l’autre de nos membres.

Toute initiative visant à mettre la Wallonie en avant, avec des produits de qualité et un terroir riche de diversité et de beauté, nous en sommes toujours preneurs !!! Et ces quelques exemples que nous avons glanés durant les mois écoulés illustrent notre préoccupation pour le sujet, et sont autant d’exemples du volontarisme qu’une région bien dans sa peau peut développer, et de la campagne de séduction et de valorisation qu’elle peut mettre en place de façon bien plus dynamique encore.

Dès lors, à Wallonie Libre, nous appelons à l’installation de bornes wallonnes du terroir dans chaque supermarché, pour que les Wallons puissent profiter de cette richesse au quotidien, sans devoir faire plusieurs magasins ni se rendre obligatoirement à l’Office des Produits Wallons.

Mais d’autres sujets nous tiennent particulièrement à cœur, comme le marquage des limites de la Wallonie par des signalisations accueillantes, arborant à nouveau ce coq de Paulus dont nous sommes fiers. Souvent promis, tant par M. le Ministre Daerden que par son successeur M. Ludgen en leur temps, ces signaux se font cruellement attendre, et leur absence depuis des années nous semble des plus préjudiciables pour notre légitime visibilité wallonne. Quand seront-ils réinstallés, Monsieur le Ministre-Président ?

De même, l’absence de règles contraignant chaque maïeur à arborer le coq sur chaque bâtiment public nous semble une aberration administrative (pouvoir de tutelle) et une lacune grave d’identification du citoyen à sa région. Il nous paraît urgent que ces symboles forts soient mis en place pour combler ce qui apparaît à certains égards comme un vide symbolique parlant ! Une meilleure visibilité de la Wallonie, de son symbole, ne peut que combler ce manque de fierté dont nous sentons hélas chaque jour le poids.
Enfin, l’idée d’inscrire dans l’arsenal juridique wallon le mot « maïeur » pour désigner clairement le premier magistrat de chaque commune CHEZ NOUS, permettrait de donner, via sa tutelle, une touche wallonne définitive et indélébile à cette institution, premier niveau de pouvoir en contact avec le citoyen wallon. Il conviendrait dans ce cas de modifier les couleurs des écharpes maïorales et scabinales, en les limitant au jaune et rouge de notre drapeau. Nous faisons de ces deux mesures symboliques phares un principe fondamental.

Voilà, en quelques mots, l’aboutissement de la réflexion qui est la nôtre et que nous vous soumettons, certains qu’elle ne vous laissera pas indifférent dans votre œuvre de revalorisation de l’image wallonne, revalorisation à laquelle vous et nous sommes particulièrement attachés.
Espérant vous avoir convaincu, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre-Président, l’assurance de nos respectueuses salutations les plus wallonnes.

Au nom du Conseil Général, le Porte-Parole de WALLONIE LIBRE,

Laurent VANDAMME

En lisant ma Gazette…

Théophraste

La ligne rouge a été franchie. Après des années de résistance, BHV a été scindée et Bruxelles « gordelisée ». Les très politiques sportifs flamands peuvent ranger leurs bicyclettes. La périphérie est presque à eux. Bruxelles reste à conquérir et les « faciliteiten » à exterminer. Après un confédéralisme déjà bien engagé, la frontière linguistique se précise.

Cette dernière victoire donne des ailes à un mouvement identitaire présent, n’en doutons pas, dans toutes les classes et les courants d’opinion du peuple flamand. Cette force invisible est tellement perceptible que l’on doit s’attendre, à l’approche des élections de 2014, à une affirmation d’un nationalisme bien inscrit dans les gènes d’une population respectable mais, malheureusement, de plus en plus encombrante.

Il est même à craindre que la surenchère s’inscrive dans ses stratégies politiques.

Je n’imagine pas qu’il puisse en être autrement.

Les déclarations de Geert Bourgeois (NVA) renforcent mon opinion.

Si, comme annoncé, son parti remportait brillamment les prochaines élections, il serait en mesure de proclamer l’autonomie de la Flandre, quitte à négocier, avec la Wallonie, la cogestion de la capitale. Une solution peu démocratique pour les Bruxellois. Et, à laquelle, aucun Wallon ne pourrait souscrire.

En attendant, le danger existe. On ne saurait rester les bras ballants en se contentant de sourire des propos d’un personnage présumé présomptueux.

Mais, que faut-il faire ? Invoquer Sint Jan Berchmans ou simplement la Monarchie, ciment de la Belgique ? Franchement, je n’y crois pas.

Alors, que faire ?

Il appartient à tous les citoyens bruxellois ou wallons de bien réfléchir à leur commun avenir :
- Sans la Flandre.

- Avec la Flandre, si elle veut bien… Mais pas n’importe comment.

D’autres solutions sont, sans doute, possibles. Il suffit de les étudier.

Et oser choisir.