dimanche 18 octobre 2015

APPEL AUX WALLONNES ET AUX WALLONS !


En 75 ans d’existence, WALLONIE LIBRE a toujours privilégié la Wallonie et notre destin en tant que peuple dans ses actions et revendications,
Elle fut de tous les combats : Question Royale, grèves de 1960, frontière linguistique, combat pour le fédéralisme, crise des Fourons, respect des lois linguistiques et de l’autonomie des régions, établissement de l’administration wallonne à Namur, défense des droits wallons au sein de l’armée, de la SNCB, pour la construction des routes & autoroutes, le maintien du Thalys sur la Dorsale wallonne, pour la défense de l’agriculture et des produits wallons, pour la protection de notre patrimoine, pour la fin des injustices au sein de cette Belgique sans cesse plus flamande…
Aujourd’hui, un gouvernement composé de nationalistes flamands gère la Belgique. Après une « pause » institutionnelle, ces nationalistes flamands prévoient une remise à jour des dossiers sensibles, visant à contrôler entièrement la Belgique à leur seul profit.
CETTE BELGIQUE FLAMANDE EST UNE MENACE CONCRETE, BIEN PLUS TANGIBLE QU’UNE EVENTUELLE INDEPENDANCE DE LA FLANDRE, véhiculée par certains médias pour camoufler la vraie menace que constitue l’Etat BELGO-FLAMAND en gestation.
L’échéance de 2019, avec les prochaines élections fédérales, celle de 2022 avec la contrainte de l’autonomie fiscale totale de chaque région, notre destin en tant que peuple d’Europe, membre à part entière de la Francophonie et de la Francité, NOUS OBLIGENT A RESISTER, A POURSUIVRE LA LUTTE ET A PREVOIR L’AVENIR EN CONSEQUENCE…
NOUS MERITONS DE POUVOIR ENFIN DISPOSER D’UNE PATRIE A AIMER, A DEFENDRE ET EN LAQUELLE NOUS POUVONS NOUS RECONNAITRE ET NOUS EPANOUIR :  
NOTRE WALLONIE !
REJOIGNEZ NOTRE COMBAT !

INVITATION CORDIALE A TOUS ET TOUTES !


Madame, Monsieur, 
Chers ami(e)s de Wallonie Libre,

Voici 75 ans, une poignée de braves, mue par le seul sentiment de liberté et de justice, désobéissait aux consignes de l’Occupant pour se réunir, comme il était de coutume depuis une décennie, devant l’Aigle Blessé, symbole entre tous de la servitude de la Wallonie depuis 1815, et créer le Premier mouvement de Résistance au Nazisme.
Héritiers de la lutte contre la politique de neutralité à l’égard de l’Allemagne nazie, ces braves décidèrent de ne se séparer que lorsque la Wallonie serait libérée de son occupation et libre de choisir son destin en toute sérénité. Ce fut fait le 20 octobre 1945, un an à peine après la Libération, à l’instigation de notre Mouvement.
Aussi, c’est pour fêter ces deux anniversaires, celui de notre fondation (1940) et celui de ce premier Congrès Wallon (1945) que nous sommes heureux et fiers de vous convier à notre après-midi de réflexion, qui aura lieu le

SAMEDI 21 NOVEMBRE 2015, de 13h30 à 18h30, dans la prestigieuse enceinte du PARLEMENT DE WALLONIE à Namur

Au cours de cet après-midi, vous aurez l’occasion d’échanger avec quelques intervenants sur les thèmes de notre futur wallon, celui auquel nous nous devons de nous préparer en vue de la réouverture des dossiers dits « communautaires » à l’approche des élections fédérales prévues pour 2019.
Nul doute que la Flandre prépare ses futures armes pour s’approprier l’Etat Belge à son seul bénéfice, comme elle le fait depuis la naissance du « Vlaams Beweging », à la fin du XIXème siècle.
Aussi, à chaque avancée du Mouvement Flamand, les patriotes wallons et WALLONIE LIBRE purent avancer leurs propositions et participer de la sorte activement à la création de la Wallonie que nous connaissons aujourd’hui.
Le combat n’est pas fini : de nouveaux nuages s’amoncèlent au-dessus de nos têtes et menacent notre avenir : la Flandre annonce déjà la reprise du combat communautaire en vue d’une nouvelle Réforme de l’Etat, après 2019.
Quelles stratégies devons-nous mettre sur pied pour parer ces menaces ? Comment devons-nous réagir ? Que devons-nous exiger ? Que devons-nous refuser ? Quelle structure devons-nous adopter ? Quelles armes devons-nous choisir et utiliser ? Qui devons-nous croire ? Comment devons-nous agir ? Comment devons-nous nous préparer ? Telles sont les questions que nous aborderons avec ces spécialistes de nos institutions en cet après-midi de débat et de discussion.

L. VANDAMME, Porte-Parole 
J.F.A. DUPONT, Président

Editorial par Jacques F.A. DUPONT, président de Wallonie Libre, à l’occasion du 75ème anniversaire du Mouvement


Pour moi, ce qui est le plus important c’est l’autre, càd l’être humain, le personnage, l’individu, l’homme. C’est également notre petit coin de terre sur lequel nous vivons, appelé Wallonie, c’est donc le Wallon.

Si la Région wallonne a aujourd’hui ses frontières, ce sont les Wallonnes et Wallons qui constituent la Wallonie. C’est mon pays et j’en suis le citoyen responsable. Dans cet état d’esprit, prendre conscience d’être Wallon me conduit tout naturellement à être « régionaliste ». Je veux une Wallonie où m’épanouir, vivre honnêtement et dignement. Pour cela, chaque Wallon doit être libre de construire une Wallonie à la pointure de ses habitants sans contrainte extérieure, j’entends par là, libre de ses choix de croissance et de développement. Je deviens donc tout naturellement indépendantiste càd libéré de la servitude à un état belgo-flamand. Ceci m’oblige à devenir « séparatiste ».

Mais, me direz-vous, la Belgique indépendante de grand-papa, disparaît donc, le Royaume de Belgique est ainsi disloqué. Hé oui, c’est logique, si plus de royaume, je suis donc devenu « républicain ». Mais alors, vous n’êtes plus belge ? Non, je suis Wallon. Wallon dans la cohue et le bouillonnement européen en respectant les Droits de l’Homme et suivant la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Mort aux tyrans, dictateurs, vive la Démocratie pour laquelle les Résistants, dont Wallonie Libre, se sont battus pendant la dernière guerre mondiale de 40-45.


Jacques F.A. Dupont

Hommage à Jean Louvet

En 1986 sortait le Manifeste pour une Culture Wallonne, qui réunissait une série de penseurs et d’acteurs culturels sur un constat : LA WALLONIE DOIT AVOIR LA TOTALE MAITRISE DE SA CULTURE. Et non une communauté déracinée. En 2008, un second manifeste élargissait cette première exigence à l’enseignement, dans un Livre Blanc que l’intelligentsia s’est plu à snober. Jean Louvet était partie prenante de ces deux aventures, aux antipodes de la bienséance frankeupheune, celle qui se pique de parler le pur français rive-gauche  en dénigrant les productions provinciales. Que dire dès lors de la volonté de Jean de renouer avec les langues régionales ? De coller, comme le faisait un Arthur Masson, à l’âme populaire qui entend garder ses racines, car elles touchent au sol, à la glèbe, au vécu du petit peuple.
Jean nous a quittés en ce début d’année scolaire, lui qui fut un enseignant atypique et respecté. Il aura marqué la Wallonie depuis sa création institutionnelle en rappelant qu’un peuple sans ses racines n’est plus rien, si ce n’est une proie de la mondialisation aveugle et sourde, rouleau compresseur annihilant…
Adieu Jean ! Tu fus cet aiguillon de la conscience pour tout qui ose encore se dire wallon et en être fier. Ton théâtre était l’expression de cette âme du peuple wallon, inconscient de la richesse de son patrimoine et de son passé, faute d’en avoir été suffisamment instruit.
Aujourd’hui, la Wallonie pleure celui qui l’a aidée à mieux naître, à demander son émancipation culturelle et à vivre pleinement son identité, en pleine conscience des valeurs qui ont toujours été les nôtres… Merci Jean !

Il faut utiliser la langue wallonne et l'enseigner


Régulièrement, le débat sur l’usage de la langue wallonne refait surface. Récemment encore, la presse s’en est fait l’écho. 

Ce débat est toujours très vif : d’une part ceux qui trouvent le wallon dépassé, ringard voire vulgaire ; d’autre part, ceux qui défendent le terroir et leur patrimoine. 
Entre les deux, beaucoup de malentendus et d’incompréhension et donc, le débat reste bloqué. Et pourtant…
Il n’y a que des arguments positifs pour parler, utiliser et enseigner la langue wallonne. 

On peut en rappeler ici quelques uns :
  1. L’UNESCO rappelle régulièrement que le patrimoine linguistique fait partie du patrimoine mondial. Chaque année des langues meurent, au rythme de la mondialisation. Défendre et utiliser des langues, même à vocation régionale, c’est sauvegarder le patrimoine mondial de l’humanité. Pourquoi ceux qui défendent avec acharnement des langues africaines ou américaines en voie de disparition sont ils parfois les premiers à rejeter le Wallon ?

  2. Or, le Wallon n’est ni une langue vulgaire ni une « bête » langue. Le Wallon a ses lettres de noblesse tant en poésie, qu’en littérature qu’en théâtre. Sous cet angle d’ailleurs, le Wallon reste bien vivant avec des dizaines de représentations théâtrales chaque année, suivies par des dizaines de milliers de personnes. Certes, le Wallon a toujours été méprisé par les bourgeois francophones (au même titre que le flamand d’ailleurs et pour les mêmes raisons, des raisons sociales, le français étant la langue de la réussite). Mais il faut aujourd’hui sortir de cette appréciation sectaire d’origine sociologique. Le Wallon n’est pas une question de classe sociale.

  3. En France, les langues régionales sont enseignées dans les écoles et font l’objet d’ailleurs de points pour le bac. Ces enseignements sont un succès (Corse, Breton, Basque,…) et ont permis, pourtant dans le pays du décret de Villers-Cotterêts, dans un pays connu pour son hyper centralisation jacobine, de sauver les langues régionales.

  4. Pourquoi dés lors en Belgique, et singulièrement en Belgique francophone ce mépris vis-à-vis de l’enseignement de la langue régionale ? Alors que le Conseil de l’Europe a adopté une convention sur la protection des langues minoritaires, convention que la Belgique a toujours refusé d’approuver, sous la pression principalement flamande.

  5. L’apprentissage des langues étrangères est primordial. Or, ce n’est pas en se fermant sur le seul sacro saint français que l’on va ouvrir les oreilles et les cerveaux de nos étudiants… Si on peut dés le plus jeune âge ouvrir les cerveaux des étudiants à une autre musique linguistique, ce serait profitable à cet apprentissage de façon certaine. Pourquoi dés lors ne pas utiliser le Wallon comme déclic intellectuel possible et efficace ?
    Aucun argument ne plaide contre l’apprentissage du Wallon et son enseignement à l’école. De très nombreuses initiatives existent mais elles n’ont pas l’appui nécessaire pour sortir de leur marginalité.
    Une possibilité serait de donner aux pouvoirs organisateurs plus de souplesse, plus d’autonomie en la matière.
    La volonté politique est-elle là ?
    Il est vrai que cela pose plus largement la question du dynamisme de notre administration de l’enseignement… 

    Marc Bolland, ancien député wallon, mayeur de Blegny (Lîdje) - 26 juillet 2015