Chaque jour qui passe, et singulièrement durant les jours les plus chauds de cet été torride à son apogée, je peux constater que la Belgique était un vrai laboratoire de l’absurdité humaine, chaque fois poussée à son plus haut niveau. Il m’a suffi de lire les différentes chroniques d’actualité politique pour m’en convaincre une fois encore.
Dernier épisode grotesque en date : la saga de la mi-été autour de la « refédéralisation ». Lancée mezzo voce fin mai par un député en mal de visibilité (voir notre précédente édition), elle a été relancée en plein mois d’août par un nouveau poisson pilote du néo-fédéralisme belgicain (que Philippe Walkowiak dans un édito bien senti paru dans L’Avenir mi-juin ose nommer ironiquement le « reboot Belgium » - voir p. 11 de ce numéro), à savoir le fils du sérénissime ex-président de la Chambre Herman De Croo (formé à St Stanislas à Mons), le non moins fameux Alexander ; celui-là même qui a un beau matin et pour flatter son ego flamingant, provoqué la chute du gouvernement fédéral en exigeant de façon pour le moins abrupte et commisérative la fin de l’arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvoorde, l’une des dernières pierres angulaires du fédéralisme à la sauce belge. On marche sur la tête ! Le soleil doit avoir tapé un peu fort les jours précédents sur la caboche de l’édile des Ardennes flamandes pour oser encore ainsi se présenter comme l’apôtre zélateur du « fédéralisme renouvelé », après en avoir incarné son sabordement !
On n’est plus à un paradoxe près dans ce pays de malades politiques. La schizophrénie gagne du terrain !
Mais il y a bien pire ! Bien pire que ces hypocrisies quotidiennes, où après avoir obtenu de l’autre ce qui va définitivement le mettre en état de soumission (l’autre n’étant benoîtement demandeur de rien, comme de coutume), on feint la sympathie, l’esprit de conciliation, l’apaisement. Ils ne sont pas si méchants, tout compte fait, entend-on dire sur les marchés et aux caisses des grands magasins. Tout est bien qui finit bien, comme dans les contes de fées. On en connaît pourtant la fin arrangée…
Jusqu’à la prochaine attaque, qui sera inévitablement suivie du prochain déculottage public wallon. De toute façon, les Wallons auront tout oublié du précédent...
Ainsi, la Flandre voudrait à chaque fois qu’on oublie tout : Louvain, les Fourons, BHV, la collaboration, le VNV, les marches sur Bruxelles, son arrogance économique, sa domination sur la België, nos tristes renoncements, pour relancer la machine Belgique, ce à son unique profit évidemment !
Chaque jour, grâce à l’apathie des Wallons, la Belgique se flamandise pour ne quasiment plus parler français ! Qui peut ainsi croire que le sommet de la Francophonie 2022 (voir dans ce numéro en p. 18) verra le jour à Bruxelles avec l’appui d‘une équipe fédérale dirigée depuis Anvers ? La N-VA rigole déjà de notre naïveté !
Le piège de « LA BELGIQUE A TOUT PRIX » se referme ainsi sur nous, puisque la plupart des Wallons n’ont rien voulu savoir des risques depuis des années. Il était pourtant écrit dans les astres que seule une Belgique flamande pouvait demeurer ne fût-ce que pour venger cette Belgique francophone qui fut jadis de mise. Simple retour de balancier, ou notre colonisation définitive ? En tout état de cause, les couards Wallons actuels paient le prix fort pour leur audace (et gloire) passées.
Nous disons : mieux vaut la dignité d’un refus wallon clair pour cette België (et les conséquences encourues) que cette mort lente par étranglement que nous vivons.
Pourvu qu’il ne soit pas trop tard pour dire non quand nos élus entendront enfin notre discours et s’y plieront. Car seuls ce discours et les actes qui en découleront permettront à notre Wallonie de reprendre son envol. Le décompte fatal est enclenché… Alors fi des discours belgicains absurdes qui, tous, portent en filigrane de déclin wallon et notre soumission à la Loi du Nord.
Debout les Wallon.ne.s ! Tant qu’il est encore temps… Parce que nous aussi avons droit à notre place au soleil !