2015,
année Napoléon en Wallonie ! Il faut dire que le personnage, hors
du commun, suscite avant tout la curiosité, que l’on en soit un
fan inconditionnel ou un opposant résolu de sa légende. Il est
certain que l’Homme ne laisse personne indifférent ! Les
festivités du 200ième anniversaire de la « Campagne de Belgique »
(Waterloo, Quatre Bras, Ligny, Wavre, Namur et la retraite) donnent
la mesure de l’importance de l’évènement. Il se dit que la
France, déjà opposée à la sortie d’une pièce commémorative,
n’enverra aucun représentant de premier rang pour célébrer ce
qui reste pour elle (et pour nous Wallons par ricochet) une terrible
et durable défaite, tant militaire que politique.
Il reste dans
l’espace wallon, 200 ans après, un sentiment d’inachevé,
d’immense gâchis politique, une punition collective dont certains
ont pu tirer avantage : outre l’Angleterre, qui a triomphé, et la
Prusse, pour qui ce fut le prélude au Kulturkampf de Bismarck, on ne
peut que noter la montée en puissance de l’esprit anti-français,
instrumentalisé par le monde paysan flamand, et qui préfigure sa
révélation à maturité à la fin du XIXème siècle.
La séparation
administrative que nous connaissons, et qui a connu son apogée lors
des deux guerres mondiales, doit beaucoup aux décisions du Congrès
de Vienne et au climat que la Flandre a instillé depuis lors dans
nos institutions. A l’occasion de l’anniversaire, cette Flandre
révèle sa flamme pour les « Grands Pays-Bas » de 1815-1830, dans
cette tradition pan-néerlandaise ou thioise, dont bon nombre au Nord
se veulent le fer de lance. Elle entraîne dans ce bal une armée
belge, puisque voilà quelques années que les Etats Majors des deux
pays voisins collaborent au point de songer à ne plus en faire…
qu’un seul ! Et ne parlons pas de ce refus par notre armée de
favoriser le Français Dassault et son Mirage pour remplacer nos
poussiéreux et déclassés F16… américains.
La sage Wallonie
officielle ne fait bien sûr pas de vagues, elle se tait, elle fait
profil bas, mais nous, WALLONIE LIBRE, n’hésiterons pas à
dénoncer la terrible forfaiture dont nous sommes les victimes.
Spitaels disait : « Il ne faut pas tendre le col en victime
expiatoire » : nous ne nous avouons pas vaincus ! Mais nous ne
laisserons pas non plus nos adversaires gagner de nouveaux Waterloo à
nos dépens. Les intérêts vitaux wallons en dépendent ! N’évoquons
même pas la présence massive de têtes couronnées aux «
festivités » : elle augure bien de l’aspect résolument
rétrograde, aux antipodes des valeurs de 1789, que la « Belgique de
2015 » entend leur donner…