vendredi 12 juin 2015

Laurent VANDAMME, porte-parole de Wallonie Libre



2015, année Napoléon en Wallonie ! Il faut dire que le personnage, hors du commun, suscite avant tout la curiosité, que l’on en soit un fan inconditionnel ou un opposant résolu de sa légende. Il est certain que l’Homme ne laisse personne indifférent ! Les festivités du 200ième anniversaire de la « Campagne de Belgique » (Waterloo, Quatre Bras, Ligny, Wavre, Namur et la retraite) donnent la mesure de l’importance de l’évènement. Il se dit que la France, déjà opposée à la sortie d’une pièce commémorative, n’enverra aucun représentant de premier rang pour célébrer ce qui reste pour elle (et pour nous Wallons par ricochet) une terrible et durable défaite, tant militaire que politique. 

Il reste dans l’espace wallon, 200 ans après, un sentiment d’inachevé, d’immense gâchis politique, une punition collective dont certains ont pu tirer avantage : outre l’Angleterre, qui a triomphé, et la Prusse, pour qui ce fut le prélude au Kulturkampf de Bismarck, on ne peut que noter la montée en puissance de l’esprit anti-français, instrumentalisé par le monde paysan flamand, et qui préfigure sa révélation à maturité à la fin du XIXème siècle. 

La séparation administrative que nous connaissons, et qui a connu son apogée lors des deux guerres mondiales, doit beaucoup aux décisions du Congrès de Vienne et au climat que la Flandre a instillé depuis lors dans nos institutions. A l’occasion de l’anniversaire, cette Flandre révèle sa flamme pour les « Grands Pays-Bas » de 1815-1830, dans cette tradition pan-néerlandaise ou thioise, dont bon nombre au Nord se veulent le fer de lance. Elle entraîne dans ce bal une armée belge, puisque voilà quelques années que les Etats Majors des deux pays voisins collaborent au point de songer à ne plus en faire… qu’un seul ! Et ne parlons pas de ce refus par notre armée de favoriser le Français Dassault et son Mirage pour remplacer nos poussiéreux et déclassés F16… américains. 

La sage Wallonie officielle ne fait bien sûr pas de vagues, elle se tait, elle fait profil bas, mais nous, WALLONIE LIBRE, n’hésiterons pas à dénoncer la terrible forfaiture dont nous sommes les victimes. Spitaels disait : « Il ne faut pas tendre le col en victime expiatoire » : nous ne nous avouons pas vaincus ! Mais nous ne laisserons pas non plus nos adversaires gagner de nouveaux Waterloo à nos dépens. Les intérêts vitaux wallons en dépendent ! N’évoquons même pas la présence massive de têtes couronnées aux « festivités » : elle augure bien de l’aspect résolument rétrograde, aux antipodes des valeurs de 1789, que la « Belgique de 2015 » entend leur donner…

1 commentaire:

Francis Baudoux-Harpigny a dit…

Pourquoi célébrons nous Waterloo, cette grand défaite Wallonne, à la suite de laquelle les grandes puissances nous amalgamèrent avec la Flandre et la Hollande puis furent forcés de diviser ce pays contre nature en deux moitié dont la partie sud Belgique est tout aussi contre nature [comme d'autres grandes puissances ou les mêmes ont ultérieurement associés les serbes et les croates, les tchèques et les slovaques, des irakiens et des kurdes, d'autres kurdes avec des turcs, de hutus avec des tutsis, des pachtouns avec des afghans et d'autres patchouns avec des pakistanais etc] ?
Pourquoi continuons nous à nous considérer comme citoyen d'un pays d'opérette où certain premier ministre (flamand) chante son hymne national comme "Allons enfants de la patrie" ?

Napoléon a été reçu sous les acclamations générale en Wallonie en 1803, il l'a été très froidement en Flandre : en célébrant Waterloo, la Belgique célèbre une défaite Wallonne et une victoire flamande. Est ce que la Flandre n'a pas assez avec la célébration de la bataille des éperons d'or ?