C’est
vrai, jamais on n’a entendu Bovesse maudire sur la Belgique ni la Monarchie, bien qu’on l’ait à de nombreuses reprises entendu
saluer la France et vanter la République, la IIIème,
celle qu’il connaissait. Les militants wallons que nous sommes ont
pourtant dû ravaler leur fierté wallonne lorsque la musique de la
police namuroise a une première fois interprété la
« Brabançonne », suite au dépôt des fleurs (cfr
infra). Nous nous sommes dit que Bovesse avait fondé les « Chasseurs
ardennais » dont ont connaît l’âpreté au combat sur la Lys
en mai 1940. La possibilité du rembarquement de Dunkerque leur
probablement dû en grande partie à leur opiniâtreté… Nous avons
pris en compte son rang de Gouverneur et de Ministre. Tant que la
Belgique existe… Soit ! Mais que les élèves de l’Ecole
portant son nom, rameutés sur place un dimanche matin ensoleillé
(pauvres gosses, l’un des seuls de cet hiver pluvieux !) pour
faire la claque à des vieux belgicains camoussés en interprétant a
capella une seconde « Brabançonne » chantée, aux
couplets aussi désuets que ridicules, nous n’en pouvions plus !
Nos étendards au Coq rouge ont quitté leur inclinaison respectueuse
pour rester pliés contre la hampe ! Par contre, lors du
« Tchant des Walons », nos drapeaux ont fièrement
flotté ! Tant pis pour les grincheux, le geste n’est pas
passé inaperçu…
Quant
aux fleurs, une seule gerbe était prévue, celle officielle. Qu’à
cela ne tienne, on a patiemment attendu la fin de la cérémonie
pour, nous aussi, nous incliner devant la stèle et y déposer nos
fleurs, accompagnés par le Rassemblement Wallon, dans une belle
synthèse du Mouvement Wallon comme Bovesse l’aurait sûrement
souhaité lui-même… Oh ! Peut-être aurait-il critiqué l’une
ou l’autre de nos positions, mais nous l’aurions assurément
trouvé à nos côtés lors de la Question Royale, lors de la Crise
fouronnaise ou lors de la Fixation des limites linguistiques, voici
50 ans…
Il n’empêche, moins d’une heure après, toutes les fleurs
étaient évacuées du Monument,« vers sa tombe » nous
a-t-on promis … .
L.
VANDAMME, porte-parole de Wallonie Libre
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