Discours de Laurent VANDAMME, porte-parole du Mouvement, à la commémoration de la fondation de WALLONIE LIBRE - Aigle Blessé – Plancenoit – dimanche 17 juin 2011
Voilà quelques mois, l’ancien diplomate et résistant français Stéphane HESSEL commettait un petit essai politique très polémique intitulé « INDIGNEZ-VOUS ». L’auteur y développe, en une quarantaine de pages, toutes les raisons qui poussent le citoyen lambda à s’élever contre toutes les injustices quotidiennes, le « politiquement correct » et les accommodements que d’aucuns, trop souvent, voudraient « raisonnables » (1).
Seulement voilà, le monde est vaste, les causes sont souvent justes et les mobilisations très sincères, il n’en reste pas moins que notre indignation, aussi forte et résolue soit-elle, ne parviendra pas ou très rarement à infléchir les décisions des potentats locaux de Gaza, Luçon, Ziguinchor ou Guantanamo. Tant que les « Grands « de ce monde n’acceptent pas un minimum de valeurs à respecter pour leurs populations, nous nous indignerons sans grand effet, et risquerons d’user le principe même de la contestation, par le fait même que celui-ci n’est pas ciblé, trop général.
Nombre de nos éminences wallonnes ont pris ce pli ; on va s’indigner à l’autre bout du monde, aux frais du contribuable wallon, et l’on est incapable de s’élever contre les maux –commandités par le Nord, ou suscités par notre manque de fierté propre- qui nous frappent. Songeons ici aux vagues chuchotements qui ont entouré les révélations faites par le colonel Gennard sur l’inexorable mais déterminée flamandisation de l’armée, sur les commentaires à peine audibles des Wallons sur le débarquement du Général Koekelberg de la très convoitée tête de la police intégrée, ou aux timides réactions face aux pertes d’emploi dirigées contre les ouvriers wallons de la gare de tri de Ronet-Namur. Et que dire du silence assourdissant de nos dirigeants face aux ravages dans l’emploi de nos bassins industriels (2) de Liège et de Charleroi. Et, pour encore charger la barque un peu –nous y sommes accoutumés !- faut-il encore citer les systématiques remises en question par les élus du Nord de nos valeurs entourant les questions d’amnistie des collaborateurs du nazisme. La Wallonie officielle, en 2011, préfère se taire que de faire exploser les tonneaux de poudre que la Flandre ne cesse de placer sur nos chemins. CE SILENCE, CETTE REACTION MESUREE, CALCULEE, POLITIQUEMENT CORRECTE –surtout ne pas faire de vagues !!!- CELA ME GENE AU PLUS HAUT POINT, pour ne pas dire plus ! Du silence à la complicité tacite, il n’y a qu’un pas ! Alors qu’un NON CLAIR, ARGUMENTE, CHARPENTE, EXPLIQUE, UNE FIN DE NON-RECEVOIR, serait, me semble-t-il bien plus productifs ! Au risque de tout embraser, mais au point où nous en sommes… Tout le contraire de ce sentiment de léthargie, avec cette fausse conviction que « rien ne changera puisqu’on s’y refuse » qui s’insinue progressivement dans les esprits du « Sud » ; comme si plus rien, en matière dite « communautaire » -puisque nous avons même adopté la terminologie voulue par la Flandre- ne valait la peine d’un clash (3).
Alors, vogue la galère, les Wallons entrevoient le futur avec une résolution fataliste, dont les Flamands profitent pour pousser chaque fois plus loin leur avantage.
ET CELA, MESDAMES ET MESSIEURS LES POLITICIENS WALLONS, NOUS, WALLONIE LIBRE, NE POUVONS PLUS LE SOUFFRIR !
Le triomphe de l’activisme flamand n’est hélas possible que grâce au PASSIVISME WALLON ! Et cela n’a que trop duré ! Il est grand temps que les Wallons s’intéressent enfin à leur avenir, que la presse fasse enfin son boulot d’information et de CONSCIENTISATION, au lieu de servir la soupe à ses bailleurs de fonds et actionnaires de VUM ou de ROULARTA –actionnaires ultra-majoritaires de la presse en Wallonie- et qu’elle dénonce enfin cette mainmise flamande totale sur notre économie et nos sources d’information, que les Wallons enfin ouvrent les yeux sur toutes ces petites bassesses et ces grandes compromissions de leurs hommes et femmes politiques, modifiant ainsi leur comportement en exigeant le respect de leurs valeurs, de leur territoire, de leur langue, de leur traditions et dialectes, de leur économie, de leurs emplois, de leurs droits. VOILA UNE REELLE REVOLUTION COPERNICIENNE EN PERSPECTIVE, salutaire et urgente !
Aujourd’hui, plus que jamais, la Wallonie risque de voir ses efforts pour revenir à nouveau confisqués par une Flandre avide de conserver ses privilèges et son droit de cuissage sur tout ce qui se fait chez nous. La Flandre n’est pas parvenue, en dépit de ses efforts, à ruiner totalement la Wallonie pour y installer massivement ses ressortissants, pas plus qu’elle n’est parvenue à germaniser notre sol (4), alors elle utilise la manière forte : la colonisation ! Elle place ses pions en Wallonie, y installe ses entreprises –du moins ses sièges de production- qu’elle télécommande depuis les sièges sociaux restés au Nord. Ainsi, par une faille du système, elle continue à tirer les ficelles à son profit exclusif, et y gagne sur tous les tableaux : TOUT CONTINUE A SE DECIDER AU NORD, TOUT BENEFICIE AU NORD, TANDIS QUE LA WALLONIE SERT DE RESERVE DE MAIN D’ŒUVRE APHONE ET SERVILE, et que le fruit de son travail est comptabilisé dans le produit du Nord, par l’effet du siège social. FACILE ! Ainsi, le plan machiavélique du Conseil des Flandres de 1918 reste splendidement d’actualité, il entre même en vitesse de croisière,, avec la basse complicité des autorités wallonnes et des parlementaires fédéraux, trop heureux de pouvoir concourir ainsi au maintien d’une Belgique A N’IMPORTE QUEL PRIX, surtout celui du déshonneur et de la soumission !
S’écraser ou s’arracher ? Tout accepter ou choisir enfin la dignité ? DEVENIR FLAMANDS POUR –certains osent le croire, les idiots !- RESTER BELGES, où abandonner le navire tant qu’il est encore temps, et voguer sur notre propre esquif, loin de ces tropismes nuisibles à nos intérêts fondamentaux : TEL EST LE CHOIX QUI S’IMPOSE A NOUS AUJOURD’HUI ! IL Y A LONGTEMPS QUE WALLONIE LIBRE A CHOISI ET INDIQUE LA ROUTE A SUIVRE !
Faire sortit la Wallonie d’un mutisme de plus en plus accablant pour les Vrais Wallons que cette ambiance de liquidation totale bradée indispose chaque jour davantage, exiger de nos Hommes et Femmes politiques une réaction SYSTEMATIQUE à toutes les atteintes à notre dignité de Wallons, refuser toute compromission wallonne dans des discussions improbables, dans lesquelles les Wallons n’ont même pas voix au chapitre en tant que tels, ne s’asseoir à AUCUNE table qui n’ait pour SEUL but la scission d’un pays cliniquement mort, et dont la Flandre profite de l’agonie pour lui faire les poches, s’emparer du portefeuille et s’accaparer des biens de famille les plus en vue, avec un aplomb et un cynisme dégoûtants , tels sont les appels pressants que lance WALLONIE LIBRE à ceux qui demanderont demain les suffrages des Wallonnes et des Wallons.
Notre indignation n’a d’égale que notre détermination à vouloir imposer ce schéma pour notre avenir ! Voltaire faisait parler Candide en ces termes : « IL EST MAINTENANT TEMPS DE CULTIVER NOTRE JARDIN » Je me permettrai de m’approprier ce slogan en y ajoutant : « parce que ce jardin est notre trésor, qu’il nous appartient, qu’il est notre raison d’être, parce qu’il s’appelle Wallonie, et que son sort dépendra de notre volonté à l’entretenir et à en faire le plus beau jardin du monde ! » Ce jour-là, nous serons fiers de pouvoir dire : « Ce jardin est le mien parce qu’il est le nôtre ; j’y ai mis toute ma passion et ma détermination ! »
Merci de votre attention et de votre participation !
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