mardi 1 novembre 2016

Génicot, premier prof d’histoire de Wallonie - L'Avenir 07.09.2016


Textes extraits de la notice biographique rédigée par Luc Courtois et Jean-Marie Yante Laporte pour la Nouvelle Biographie nationale

Militant wallon et historien, Léopold Genicot est à l’origine du 1er cours d’histoire de la Wallonie. C’était à l’UCL.

L’historien et militant Léopold Genicot est né à Forville le 18 mars 1914, décédé à Ottignies-Louvain-la-Neuve le 11 mai 1995. Il était professeur à l’Université catholique de Louvain.

C’est toutefois aux Facultés Notre-Dame de la Paix, à Namur, qu’il commence son cursus universitaire avec les candidatures en philosophie et lettres (1932-1934), avant d’entamer le second cycle à Louvain (Leuven), avec une licence en histoire moderne (1935) et une licence spéciale en économie politique (1936).

Durant ses années d’études d’histoire, il croise Anne-Marie Delmotte qui deviendra son épouse en juillet 1937 et décédera à Louvain-la-Neuve en 2012.

Léopold Genicot débute sa carrière professionnelle comme stagiaire volontaire (sans indemnité) aux Archives générales du Royaume à Bruxelles en février et est désigné comme archiviste stagiaire aux Archives de l’État à Namur en juillet de la même année.

Ses prestations aux Archives sont interrompues par un service militaire du 1er mars 1937 au 31 août 1938 et par la mobilisation en août de l’année suivante.

Durant les combats, Léopold Genicot s’illustre lors de la bataille de la Lys, ce qui lui vaudra une première palme à sa Croix de guerre 1940-1945. Il rentre de captivité en janvier 1941 et, à partir de juillet 1943, collabore au réseau «(Luc)-Marc», l’un des plus importants et des plus efficaces réseaux de renseignement et d’action en Belgique, ce qui lui méritera une seconde palme à sa Croix de guerre.

À son retour de captivité, il est affecté au classement du fonds gigantesque des archives de la Province de Namur. Suite à sa nomination à l’Université catholique de Louvain, il obtient démission honorable de ses fonctions.

Militant wallon, il renoue le contact avec les Flamands en plein « Walen Buiten»…

À Louvain, au début de son engagement, il assure des cours relatifs à l’époque moderne mais l’enseignement de l’histoire médiévale constitue bientôt l’essentiel de ses prestations. À la veille de son éméritat, il a en charge, à la faculté de Philosophie et Lettres, le cours d’histoire de la civilisation occidentale (Moyen Âge).

Son engagement wallon l’amène à créer, à dater de l’année académique 1981-1982, un cours d’histoire de la Wallonie.

Car un combat mobilise, des décennies durant, Léopold Genicot, celui pour la Wallonie. Engagé dès 1943 dans la section namuroise du Mouvement wallon catholique, il participe à la fondation de Rénovation wallonne en 1945 et ne cessera d’y jouer un rôle central.

En 1966, en pleine crise du Walen buiten, il fait partie du groupe de la Communauté de la section française de Louvain (CSFL), qui renoue le dialogue avec les professeurs flamands et se rallie à l’idée d’un départ de Leuven.

Membre du Rassemblement wallon dès sa création, il se présente sur la liste du parti au Sénat dans l’arrondissement de Namur au scrutin de mars 1968.

Comme historien enfin, il s’attache avec fougue à la défense et à l’illustration de la Wallonie. Il est en effet de la première équipe qui, en 1963, collabore au projet, conçu par la Commission historique de la Fondation Charles Plisnier, de rédiger une histoire de la Wallonie. Avec l’aide notamment de deux collaborateurs de la première heure de cette entreprise (Joseph Ruwet et André Joris), il publie en 1973 la première Histoire de la Wallonie, qui paraît chez l’éditeur français Privat à Toulouse. En 1981, il est à l’origine du cours – un des premiers, sinon le premier en Fédération Wallonie-Bruxelles – d’histoire de la Wallonie, créé à l’Université catholique de Louvain.

Internationalement reconnu et auteur de nombreux ouvrages – et notamment Les lignes de faîte du Moyen Âge, Léopold Genicot est élevé en 2012 au rang d’officier du Mérite wallon.

Aucun commentaire: