Textes
extraits de la notice biographique
rédigée
par Luc Courtois et Jean-Marie Yante
Laporte
pour la Nouvelle Biographie
nationale
Militant
wallon et historien, Léopold
Genicot est
à l’origine du 1er
cours
d’histoire de la Wallonie. C’était à l’UCL.
L’historien
et militant Léopold Genicot est
né à Forville le
18 mars 1914, décédé à Ottignies-Louvain-la-Neuve le 11 mai 1995.
Il était professeur à l’Université catholique de Louvain.
C’est
toutefois aux Facultés Notre-Dame de la Paix, à Namur, qu’il
commence son cursus universitaire avec les candidatures en
philosophie et lettres (1932-1934), avant d’entamer le second cycle
à Louvain (Leuven), avec une licence en histoire moderne (1935) et
une licence spéciale en économie politique (1936).
Durant
ses années d’études d’histoire, il croise Anne-Marie Delmotte
qui deviendra son épouse en juillet 1937 et décédera à
Louvain-la-Neuve en 2012.
Léopold
Genicot débute
sa carrière professionnelle comme stagiaire volontaire (sans
indemnité) aux Archives générales du Royaume à Bruxelles en
février et est désigné comme archiviste stagiaire aux Archives de
l’État à Namur en juillet de la même année.
Ses
prestations aux Archives sont interrompues par un service militaire
du 1er mars 1937 au 31 août 1938 et par la mobilisation en août de
l’année suivante.
Durant
les combats, Léopold Genicot s’illustre
lors de la bataille de la Lys, ce qui lui vaudra une première palme
à sa Croix de guerre 1940-1945. Il rentre de captivité en janvier
1941 et, à partir de juillet 1943, collabore au réseau
«(Luc)-Marc», l’un des plus importants et des plus efficaces
réseaux de renseignement et d’action en Belgique, ce qui lui
méritera une seconde palme à sa Croix de guerre.
À
son retour de captivité, il est affecté au classement du fonds
gigantesque des archives de la Province de Namur. Suite à sa
nomination à l’Université catholique de Louvain, il obtient
démission honorable de ses fonctions.
Militant
wallon, il renoue le contact avec les Flamands en plein « Walen
Buiten »…
À
Louvain, au début de son engagement, il assure des cours relatifs à
l’époque moderne mais l’enseignement de l’histoire médiévale
constitue bientôt l’essentiel de ses prestations. À la veille de
son éméritat, il a en charge, à la faculté de Philosophie et
Lettres, le cours d’histoire de la civilisation occidentale (Moyen
Âge).
Son
engagement wallon l’amène à créer, à dater de l’année
académique 1981-1982, un cours d’histoire de la Wallonie.
Car
un combat mobilise, des décennies durant, Léopold Genicot, celui
pour la Wallonie. Engagé dès 1943 dans la section namuroise du
Mouvement wallon catholique, il participe à la fondation de
Rénovation wallonne en 1945 et ne cessera d’y jouer un rôle
central.
En
1966, en pleine crise du Walen buiten,
il fait partie du groupe de la Communauté de la section française
de Louvain (CSFL), qui renoue le dialogue avec les professeurs
flamands et se rallie à l’idée d’un départ de Leuven.
Membre
du Rassemblement wallon dès sa création, il se présente sur la
liste du parti au Sénat dans l’arrondissement de Namur au scrutin
de mars 1968.
Comme
historien enfin, il s’attache avec fougue à la défense et à
l’illustration de la Wallonie. Il est en effet de la première
équipe qui, en 1963, collabore au projet, conçu par la Commission
historique de la Fondation Charles Plisnier, de rédiger une histoire
de la Wallonie. Avec l’aide notamment de deux collaborateurs de la
première heure de cette entreprise (Joseph Ruwet
et
André Joris), il publie en 1973 la première Histoire de la
Wallonie, qui paraît chez l’éditeur français Privat à Toulouse.
En 1981, il est à l’origine du cours – un des premiers, sinon le
premier en Fédération Wallonie-Bruxelles – d’histoire de la
Wallonie, créé à l’Université catholique de Louvain.
Internationalement
reconnu et auteur de nombreux ouvrages – et notamment Les
lignes de faîte du Moyen Âge –,
Léopold Genicot est
élevé en 2012 au rang d’officier du Mérite wallon.
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